La rivière Saint-Maurice

La rivière Saint-Maurice, aussi appelée simplement le Saint-Maurice (atikamekw : Tapiskwan sipi, abénaqui : Madôbalodenitekw, wendat : Oquintondili), est située en Mauricie sur la rive nord du fleuve Saint-Laurent, au Québec, au Canada, dont elle est l'un des plus importants affluents.
Toponymie.
Le nom d'origine de la rivière était Métabéroutin, mot algonquin, qui signifie décharge du vent. Pour leur part, les Attikameks de la Haute-Mauricie l'appellent Tapiskwan Sipi, la rivière de l'enfilée d'aiguille. Les Hurons-Wendats quant à eux la nomment Oquintondili qui signifie rivière qui se jette dans une autre plus grosse. Les Abénaquis la nomment Madôbaladenitekw, soit la rivière qui finit. On trouve aussi l'orthographe "Maitabirosine" dans quelques documents du xviiie siècle.[réf. nécessaire]
Aujourd'hui, les Attikameks réclament comme leur territoire ancestral (le Nitaskinan) tout le bassin hydrographique de la rivière Saint-Maurice qu'ils appellent Tapiskwan Sipi. Cependant, on ne sait pas comment et quand ils ont pu substituer au nom montagnais Metabéroutin, nom connu de cette rivière dans les premiers temps de l'histoire de la Nouvelle-France, celui de Tapiskwan Sipi, qui n'apparaît nulle part dans les documents de l'époque. Par ailleurs, sur une carte de 1755, le cartographe français Jean-Baptiste Bourguignon D'Anville nomme la rivière Saint-Maurice, Chabetsiouatagan. Ce nom semble provenir d'une carte manuscrite supposée de 1731 du père jésuite Pierre-Michel Laure qui cependant, sur autre carte datée de la même année la nomme Métabéroutinouchipiou.
Jacques Cartier la nomma rivière de Fouez (/fwe/) en l'honneur de la maison de Foix en 1535. En 1598, l'auteur britannique Richard Hakluyt publie une carte du monde sur laquelle la rivière Saint-Maurice est nommée Saint-Mallo. Le cartographe Guillaume Levasseur en 1601, la nomme aussi rivière Saint-Malo. Cependant ces noms furent abandonnés au début du xviie siècle pour le nom de rivière des Trois Rivières. Mais la rivière Saint-Maurice a bien failli s'appeler aussi rivière d'Enghien. Son nom actuel fut donné au début du xviiie siècle en référence au fief Saint-Maurice, nom usuel de la seigneurie située sur sa rive ouest et concédée vers 1668 à Maurice Poulin de Lafontaine, procureur du gouvernement des Trois-Rivières. Le nom Saint-Maurice est attesté pour la première fois dans un jugement daté de 1723 et a définitivement supplanté les Trois Rivières entre 1730 et 17402.
Géographie
Les Chutes de Shawinigan (surnommées Trou du diable, Chutes Niagara de l'Est).
Le Saint-Maurice naît de la confluence des eaux du réservoir Gouin et de la rivière Wabano, située aux mêmes latitudes que le lac Saint-Jean, il parcourt 560 kilomètres dans le sens nord-sud et présente une dénivellation totale d'environ 405 mètres, pour finalement rejoindre le fleuve à Trois-Rivières.
Les principaux tributaires de la rivière Saint-Maurice sont :

Rivière Matawin qui se déverse juste au sud de Rivière-Matawin (Hameau) ;
Rivière Vermillon (La Tuque) qui se déverse à environ 23 km (par l'eau) en amont (au nord) du barrage Beaumont de La Tuque ;
Rivière Manouane (La Tuque) qui se déverse à environ 115 km (par l'eau) au nord de La Tuque ;
Rivière Trenche qui se déverse dans le lac Tourouvre formé artificiellement par la Centrale de la Trenche ;
Rivière Croche qui se déverse à cinq km au nord de La Tuque.
Entre Weymontachie et Trois-Rivières, la rivière Saint-Maurice comporte 27 tributaires jadis identifiés comme suffisamment important pour la descente du bois par flottaison : Wemotaci, Manouane, Petit-Rocher, Petit Flamand, Windigo, Flamand, Coucoucache, la Grande Pierriche, la Petite Pierriche, La Trenche, Vermillon, Croche, Rivière-au-Lait, Bostonnais, Petite Bostonnais, Petit Ruisseau, Montagne, des Caribous, Rivières-aux-Rats, Wessonneau, Petit Batiscan, Rivière l’Oiseau, Bêtes Puantes, Mattawin, Mékinac, Rivière à la Pêche et Shawinigan.
Première voie de communication dans cette région, la rivière était utilisée par les Amérindiens locaux bien avant l'arrivée des Européens sur place. Dès le début de la colonisation française, elle fut l'une des routes primordiales de rivières du Québec pour la traite des fourrures avec les amérindiens du haut Saint-Maurice.
Plusieurs municipalités ont été établies sur ses rives, profitant par là même de son énergie hydro-électrique là où les chutes étaient suffisamment hautes pour y installer un barrage. Entre autres villes, La Tuque, Shawinigan et Trois-Rivières sont les plus connues, étant elles-mêmes situées le long de la route 155 qui relie le fleuve Saint-Laurent au lac Saint-Jean.